ABSENCES - Mai 2017
(Extraits)
LE VAGABOND
Ma fortune est dans ma valise
Toute ma vie dans ce grand sac
Je fuis ce monde où je m’enlise
Mon cœur et ma vie sont en vrac.
Je marche seul au long des routes
Plein de candeur et plein de doutes
Je veux oublier ce passé
Dont je ne peux pas vous parler.
J’ai été mais je ne suis plus
Mon métier je m’en souviens plus
Je marche seul sans objectif
Avec un chien et un canif.
Parfois les gens sont généreux
L’un donne à boire et l’autre pas,
Mais c’est normal je suis un gueux
Un marginal et un paria.
Je ne sais pas où mènera
Ce chemin ou bien ce sentier
Mais je sais qu’à la tombola
J’y ai gagné ma liberté.
© LB - Absences 2017 - Page 16
LE BONHEUR
J’ai cherché le bonheur sur tous les continents
Dans le creux des vallées ou au cœur des volcans.
Je n’ai vu que la neige au sommet des montagnes
Et sur les océans l’horizon qui s’éloigne.
J’ai cru à un moment qu’en amassant fortune
Je pourrais décrocher le soleil et la lune,
Mais après avoir eu, possédé, engrangé,
J’ai repris mon chemin et tout abandonné.
Puis après des années de joies et de douleurs
Où j’ai subi le mal et gouté la douceur,
Au moment où ma quête arrivait à sa fin,
La vérité à moi s’est révélée enfin :
En desserrant mes doigts et en ouvrant le poing,
Le bonheur était là dans le creux de ma main.
© LB - Absences 2017 - Page 44
CANICULE
Tout le monde a ôté son pull
Et sauté dans son véhicule
Après un rapide calcul
Kilomètre et tour de pendule
Par la route où chacun circule
Vers l’océan et sans scrupule
Ils vont se dorer la pilule
Montrer leur corps montrer leurs fesses
Sans avoir peur du ridicule.
Il fait chaud c’est la canicule !
© LB - Absences 2017 - Page 38
VOL DE NUIT
Son regard est perdu au hublot
Et ses yeux embrumés sont mi-clos.
Suspendue au-dessus des nuages
Elle est seule et revient de voyage.
Il était son amant de Paris
Elle doit retourner vers sa vie,
Oublier cet amour qui s’amuse,
Inventer des regrets des excuses.
Cette histoire impossible est finie
Dans le calme étoilé de la nuit,
Elle crie son amour en silence,
La douleur dans son cœur est immense.
Ça fait mal quand on touche la plaie,
Ça fait mal quand on dit : « plus jamais… ».
L’océan lavera sa folie
À la fin de ce long vol de nuit.
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